L’or du temps et la beauté des choses
HORIZON VÉRONIQUE CAYE, c’est le titre de l’exposition de Véronique, et du livre publié à l’occasion de son exposition. Véronique cherche l’or du temps et la beauté des choses. Et moi je lui écris…

« Nous sommes nées à la campagne. Nous avons passé notre enfance dans un jardin, à nous raconter nos premières histoires, de fleurs, de fées, d’arbres, du tronc du pommier en pente sur lequel nous grimpions, à regarder comment les roses rouges au fond du jardin penchaient sous la pluie ou la rosée. Ta mère avait grandi de l’autre côté de la Méditerranée, où tu iras si souvent ; la mienne en Germanie, où je n’irai pas souvent. Il y avait des animaux autour de nous.
Toi, tu suivais ton père, vétérinaire, tu avais un autre lien aux animaux, à leur corps, tu les touchais, tu les regardais, tu regardais ton père les soigner, les accompagner dans la mort. Nous étions proches, toutes deux, proches des animaux. Toi, de leur grâce face au trépas, dis-tu.
Très tôt nous avons appris la peinture et ce qu’elles signifiait pour les femmes qui nous entouraient, ma mère, ta grand-mère, ce qu’elle pourrait représenter pour nous, même si nous n’avons finalement jamais peint. … Nous avons développé un rapport différent à l’image, moi j’aime la regarder et la montrer, en parler, l’admirer – toi tu aimes la créer. La légèreté de l’aquarelle est en toi.
Toi, tu crées des images. Pas n’importe quelles images ! Tu crées des images mouvantes. Parce que tous les soirs, pendant des années, tu regardais des films avec tes parents, des « grands » films, alors la magie de l’image mouvante… nous aimons toutes deux les images mouvantes, toutes les images mouvantes, le feu, la foudre, les nuages et l’océan et les vidéos et les films.
Et nous écoutons de la musique, dès l’enfance.
Et puis, nous faisons de la danse classique. Nous rêvions toutes deux d’être un jour, nous aussi, des étoiles. Des rêves. Nous vivions dans nos rêves, dans une solitude bienheureuse qui est restée là, pour toujours à portée de nos vies. Nous rêvions de la ville. C’est en ville que nous voulions vivre et créer. Aller vers nous-mêmes, c’était aussi aller en ville.
L’espace est notre milieu et le temps notre horizon.
Quand je plonge mes yeux dans les tiens, quand je plonge dans tes images, j’y retrouve ces mots clés : éros, existence – et tempête.
Au printemps 2021, nous nous retrouvons au bord d’un jardin, à regarder les fleurs sauvages pencher sous la pluie et perler les roses jaunes. Nous écoutons Frescobaldi. Une statue te fait signe, qui se dissimule sous les branches. Les horizons s’étirent. Tu filmes les visiteurs, pour une prochaine exposition.*
Je cherche l’or du temps et la beauté des choses
Une pierre de lune, un été qui s’en va
Le printemps qui revient dans les plis d’une rose
Nous cherchons l’or du temps …
Pour acheter le livre, qui sera en librairie en octobre : ici
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En cherchant, on devient ce que on cherche, donc Véronique Caye incarne l’or et la beauté. J’aime sa poésie et sa philosophie.